Dix questions à la team maternelle des ceintures de compétences 2.0

Se lancer dans le dispositif des ceintures de compétences n’est pas rien… Cela suppose une véritable réflexion sur sa posture d’enseignant et son environnement pédagogique : aménagement des espaces, gestion du matériel, des supports et des activités à proposer aux élèves, proposition de modalités de travail (en individuel, petit groupe, groupe classe, …), élaboration de l’emploi du temps, positionnement en tant qu’enseignant, information aux familles, etc.

Outre ces réflexions théoriques, s’ajoute une partie pratique : la création d’outils destinés aux élèves, autrement dit, la création du livret des ceintures de compétences que chacun d’eux utilisera et renseignera au fur et à mesure de ses apprentissages.

A l’appel du collectif nosceintures2competences sur Twitter pour collaborer sur la création de référentiels, Chloé Reynaud, Else Besle et Caroline Demarthe ont répondu présentes et se sont retroussé les manches pour la maternelle.  Une première version, les « étoiles de compétences », avait déjà été élaborée l’année précédente par Lucie Laborde, Laëtitia Vautrin et moi-même. L’objectif était donc d’accompagner et de mettre ces enseignantes motivées en relation pour créer leurs propres référentiels.

Un petit retour en dix questions sur ce travail collaboratif qui a eu lieu durant l’été 2016, ainsi qu’un bilan de ce premier trimestre d’utilisation en classe.

_____________________

1) Comment as-tu connu le dispositif des ceintures de compétences ?

Chloé : Grâce à toi et à Twitter  

Else : Par Twitter et internet. J’ai aussi vu ta vidéo Séverine.

Caroline : Par hasard, j’ai visionné la vidéo de Séverine sur Youtube, puis je me suis inscrite sur Twitter et j’ai vite découvert une superbe équipe d’enseignants, motivée et dynamique. J’ai vu ensuite l’appel pour le projet ceintures, j’ai posé des questions et j’ai osé dire oui !

 

2) Qu’est-ce qui t’a décidé à créer tes propres référentiels ?

Chloé : Le besoin d’adapter des outils à ma pratique de classe et à la réalité du public accueilli dans mon école.

Else : Une discussion avec Séverine!!!

Caroline : J’étais très intéressée par ce dispositif que je trouve innovant. Il permet à l’enfant de prendre conscience de ses compétences et de ce qu’il reste à faire pour en acquérir de nouvelles.

 

3) Comment vous êtes vous organisés dans votre équipe ? Combien de personnes ? Quelle coordination ? Quels outils, etc.

Chloé : Dans un premier temps répartition par sous domaines (premier jet), puis relecture collective.

Caroline : Au départ, nous étions deux, puis j’ai terminé seule mais pas vraiment seule car la team maternelle ne m’a pas lâchée ! Merci encore à elles, elles sont au top ! Chacune a permis de faire avancer le référentiel de l’autre.

Else : Même souci que Caroline, au début nous devions être deux sur le domaine des maths, mais finalement, je me suis retrouvée seule. Heureusement que j’avais un modèle de Séverine pour savoir où aller et ensuite merci à Caroline et Chloé qui ont relu, corrigé, vérifié…

 

 

4) Qu’est-ce qui t’a paru dur/simple dans ce travail d’équipe ? Difficultés, etc.

Chloé : Travailler avec des inconnues 🙂 n’est pas simple ! Se coordonner et être disponible au même moment…

Else : Avec ma collègue d’école, nous sommes complémentaires, donc cela s’est bien passé pour faire notre référentiel commun (CP, CE1). Je suis la seule à utiliser le référentiel maternelle. Je me suis aidé du modèle de Séverine pour me l’approprier avec le matériel de ma classe. Pour le travail sur Twitter, c’est d’être disponible ensemble qui n’est pas évident.

Caroline : Ce qui m’a semblé difficile, c’est de me lancer puis de s’accorder sur les « compétences ». En effet, nous ne fonctionnons pas tous de la même manière et ne travaillons pas avec les mêmes outils. Par exemple, j’utilise la méthode Borel-Maisonny, pas les autres. J’ai aussi eu des difficultés pour la gestion du temps, j’étais souvent hors délai ! J’ai adoré nos échanges très instructifs, des idées, des choses auxquelles je n’avais pas pensé, c’est cela aussi la richesse de ce projet ! Et puis ensemble on a moins peur, c’est plus facile aussi, j’ai découvert des personnes généreuses et disponibles, des enseignantes avec qui j’aimerais travailler dans la vraie vie.

 

 

5) A quel résultat êtes-vous parvenues ? Es-tu satisfaite ? 

Chloé : Résultats partiels, je le vois comme un premier jet à mettre à l’épreuve de la classe.

Else : Je n’ai pas encore assez de recul. Mais l’année dernière j’avais un système un peu similaire, et j’en étais très contente. Je trouve que cela permet de suivre les élèves au plus près et de travailler individuellement.

Caroline : De mon côté j’ai terminé le référentiel de phonologie,  je suis déçue de n’avoir pas pu participer plus, de ne pas avoir été assez disponible. Mais je suis très heureuse d’avoir fait au moins  celui-ci !

 

6) Quel chantier à rajouter pour la V2 ? Améliorations, etc.

Chloé : Intégrer les nouveaux outils et stabiliser ma pratique de classe. Couvrir tous les domaines.

Else : Pour l’instant, j’en reste à utiliser la version 1 de notre travail…

Caroline : Je ne vois pas trop, peut-être des modifications en suivant les conseils des filles qui vont démarrer l’expérience cette année, avec le recul on voit toujours des choses à modifier.
7) Vas-tu utiliser ces ceintures à la rentrée ? Comment ? 

Chloé : Pour le moment, exploitation des tablettes et de l’application Photobook pour conserver des traces des réussites. Dans un second temps, rentrer les ceintures dans l’application Je valide. Rester sur un support numérique : ma classe est la seule impliquée dans une école de sept classes. Passage au papier en version 2 ou 3 si j’ai réussi à faire boule de neige…

Else : Nous sommes deux à nous lancer dans notre RPI (sur 5 en tout). Il n’y a que sur notre site (2 classes) que nous utiliserons le référentiel (en GS, CP et CE1), mais les collègues d’après sont intéressées et prendront peut être la suite. Nous avons imprime un référentiel par élève.

Caroline : Pour cette rentrée non, je ne vais pas démarrer, je ne me sens pas assez au clair, je préfère être sûre de moi et me lancer l’an prochain, j’ai de ce fait encore toute une année pour réfléchir et mettre en place les ceintures ! Ce n’est pas un petit chantier, il faut tout penser et réfléchir pour que ce soit efficace.

 

8) Appréhension ou excitation ?

Chloé : Les deux comme à chaque rentrée et comme à chaque lancement de nouveaux chantiers !

Caroline : Excitation de pouvoir encore apprendre et réfléchir car je sais que ce n’est que le début !

 

9) Maintenant que le premier trimestre de l’année est passé, quel premier bilan peux-tu faire de la mise en place de ce dispositif dans ta classe ? Qu’est-ce que cela a changé ? Dans ta classe, pour tes élèves, pour leur famille, pour toi ?

Chloé : Dans ma classe, il y avait déjà des ateliers individuels de manipulation, des temps plan de travail, … Je n’ai pas encore mis en place de communication auprès des familles des réussites avec ces outils. Les élèves adorent utiliser l’application Photobook pour garder trace de leurs réussites et s’enregistrent également. Une tablette ne suffit pas toujours…

Else : Les GS se sont bien appropriés le cahier d’étoiles, il faut dire qu’ils doivent être autonomes, car j’ai des CE1 et que je suis beaucoup avec eux. J’espère rétablir l’équilibre à la deuxième période. Pour les CE1, le cahier de ceintures les motive beaucoup et ils ont même voulu les emmener pendant les vacances pour montrer aux parents. Les GS aiment beaucoup Photobook aussi, (ce qui peut servir de carnet de suivi). Le cahier d’étoiles, on peut le présenter comme outil pour l’élève pour savoir quoi travailler et non comme un cahier de réussite, même s’ils sont ravis de colorier leurs réussites.

Caroline : Je ne peux rien répondre vu que je n’ai pas mis en place les ceintures.

* Petite remarque de Séverine : le livret des étoiles de compétences peut tout-à-fait constituer le carnet de suivi des apprentissages, exigé par les programmes ministériels. Il remplit parfaitement cette fonction dans ma classe par exemple.

 

10) Que dirais-tu à un collègue qui souhaite se lancer à son tour ?

Chloé : Très beau projet et très chronophage. Se laisser le temps de mûrir le projet. Beaucoup de plaisir à collaborer et échanger sur nos pratiques professionnelles avec d’autres collègues.

Else : Très beau projet, et qui a besoin d’être cogité, mais une fois mis en place en classe, c’est du calme et du temps pour pouvoir aller vers chaque élève en individuel. Les élèves les plus rapides et les plus performants ne doivent pas attendre les autres, ceux qui ont plus de difficultés peuvent prendre leur temps, faire et refaire jusqu’à y arriver.

Caroline : Ne pas avoir peur car on fait de belles rencontres motivantes. Le plus difficile est de se lancer mais ça en vaut la peine ! Ce n’est pas simple, il faut penser le projet, prendre du temps MAIS j’espère sincèrement continuer à faire évoluer le travail.

Propos recueillis par Séverine Haudebourg, référente cycle 1 dans la team des ceintures2compétences 2.0

 

Pour consulter les référentiels créés par cette équipe, c’est ici  :  https://drive.google.com/drive/folders/0B_TbR2SKBnyrZDBRMDMyYVJ5UDg?usp=sharing

Et pour les autres référentiels de cycle 1, c’est là : https://www.evernote.com/shard/s92/sh/c1c59a11-5cb4-49dd-b1e7-2ffd5986428d/564c36415fc58758

 

 

 

 

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